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Le Suboxone créé dans le but d'éliminer les mésusages de la buprénorphine

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Le Suboxone créé dans le but d'éliminer les mésusages de la buprénorphine Empty Le Suboxone créé dans le but d'éliminer les mésusages de la buprénorphine

Message  Admin Mer 12 Nov - 17:25

texte de Micheline FOURCADE
8ème colloque international « Toxicomanies-Hépatites-Sida » Biarritz 2007.


Conçu pour limiter les risques connus de mésusage intraveineux de Subutex (buprénorphine), Suboxone‚ premier traitement de substitution combiné, associe deux principes actifs, la buprénorphine et la naloxone, molécule antagoniste des récepteurs morphiniques, destinée à accentuer un effet de manque lorsqu’elle est administrée par voie intraveineuse chez les sujets dépendants à l’héroïne.

APRÈS le programme d’échanges de seringues en 1995, puis l’ouverture des premiers centres méthadone, Subutex (buprénorphine à haute dose-BDH, un opiacé de synthèse) a fait, en 1996, l’objet de conditions de prescription et de délivrance souples : tout médecin généraliste est autorisé à prescrire du Subutex‚ sur ordonnance sécurisée pour une durée de 28 jours, le médicament étant délivré en pharmacie de ville (délivrance fractionnée maximale de sept jours).

Ces conditions ont rendu ce traitement accessible à de nombreux patients. En dix ans, le nombre de personnes insérées dans un processus de soins et recevant un médicament de substitution aux opiacés est passé de quelques dizaines à plus de 100 000, soit environ les deux tiers des 150 000 à 180 000 usagers problématiques de drogues opiacées et/ou de cocaïne (estimations de l’observatoire français des drogues et des toxicomanies, OFDT, juin 2004).

Le nombre de morts par overdose d’héroïne. L’accès aux traitements de substitution a fait chuter le nombre de morts par overdose d’héroïne, a jugulé la flambée de séropositivité chez les usagers de drogues. Il a divisé par trois le nombre d’infractions à la législation des stupéfiants.

La conférence de consensus de juin 2004 consacrée aux stratégies thérapeutiques pour les personnes dépendantes aux opiacés avait conclu au succès du traitement de substitution par la buprénorphine, mais elle ne pouvait en ignorer les dérives : détournements d’usage (injection par voie intraveineuse, sniff), trafic et marché noir. De ce fait, elle avait insisté sur le besoin de développer ce qui pourrait limiter dans le même temps son mésusage et son trafic.

Le développement d’une association buprénorphine et naloxone, un antagoniste opioïde a été entrepris dans cette perspective.

Suboxone se présente sous forme de comprimés sublinguaux dosés à 2 mg de buprénorphine et à 0,5 mg de naloxone ou à 8 mg de buprénorphine et à 2 mg de naloxone.

Par voie sublinguale, seule la buprénorphine passe dans la circulation générale et exerce son action (la naloxone qui n’est pas absorbée par cette voie n’a aucun effet). En revanche par voie veineuse, la naloxone se fixe sur les récepteurs aux opiacés et empêche la buprénorphine d’agir. Chez un sujet physiquement dépendant aux opiacés, l’injection de suboxone entraîne rapidement un syndrome de manque aigu. Se fondant sur les résultats d’essais cliniques menés en Finlande et aux Etats-Unis, le comité des médicaments à usage humain (CHMP) a estimé que l’association entre un analogue opioïde et un antagoniste opioïde était une stratégie avérée pour la réduction du potentiel de mésusage intraveineux. Il a considéré que les bénéfices de Suboxone‚ comme traitement de substitution pour la dépendance aux opioïdes, étaient supérieurs à ses risques. Il a donc recommandé la délivrance d’une autorisation de mise sur le marché.

Mis à disposition en France courant 2008. La commission européenne a octroyé une autorisation de mise sur le marché valide dans toute l’Union européenne pour Suboxone‚ le 26 septembre 2006. Ce médicament sera mis à la disposition des patients en France courant 2008, mais Schering-Plough s’engage à mener des études cliniques complémentaires en France. Suboxone, premier traitement combiné de la pharmacodépendance aux opiacés, devrait améliorer la qualité de la relation médecin-patient à travers une approche globale de la dépendance.

Pour le Pr Marc Auriacombe (psychiatre addictologue, université Victor-Segalen, Bordeaux II), « Suboxone est une forme de buprénorphine encore plus sûre par rapport au risque, qui reste faible avec la buprénorphine, d’utilisation par voie intraveineuse en même temps que les autres opiacés. Cette forme nouvelle pourrait permettre d’amener plus de toxicomanes vers un traitement, dont le but, quel que soit le traitement de substitution utilisé, reste toujours le même : permettre au patient de devenir et de rester abstinent à l’héroïne ».

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